On est toujours la veille d'un autre jour. Etre en veille. Attendre un nouveau départ, ou une simple autre journée. On aime se dire que chaque jour amène une nouveauté. Une nouvelle idée, une rencontre, ou simplement parfois une émotion, une odeur, un regard. Et puis il y a des veilles de grand jour. Le lendemain sera alors radicalement différent. Parce que voyage? Parce que départ? Une nouvelle destination? On se prépare alors activement, ce que l'on a préparé, ce que l'on a oublié...

Ce soir, c'est une veille active car demain je vais à Nice. Et pour un ami, c'est l'idée d'un prochain départ, lointain, l'Australie, un territoire ancien mais encore suffisament jeune pour laisser de l'espace à ceux qui cherchent. Comparez les ponts, vous comprendrez... "Quand tu aimes il faut partir". Les soirs de veille active, certaines paroles de chanson prennent des consonnances très profondes.

Il y a des soirs ou le poids des ans, la charge du temps qui passe, pèse un peu plus lourd que d’habitude. Alors, on branche la musique, on écoute un long morceau de blues qui laisse la place à de grands solos de guitare qui font que des substances euphorisantes se libèrent dans les veines et nous allègent. Ce soir, Thaïs est heureuse et triste. Elle a fêté son anniversaire à l’école avec une touche particulière, des gâteaux préparés par maman, des petits messages sous une photo qu’elle aime… Mais l’innocence de l’enfance est partie, des amies n’ont pas aimé les gâteaux, des amis ont jeté les photos et leur message. Aujourd’hui, d’autres signaux ont plus de poids, comme la compétition, l’insatisfaction générée par le bonheur de l’autre. Ne cédons plus un moment de tendresse manifestée en groupe, de solidarité autour d’une personne qui pour une journée est au devant de la scène. Marquons notre indifférence et notre désir de victoire. Est ce ainsi que les enfants vivent?