Dernier jour de l’année a Salvador qui ne manquera pas d’activités... En fouillant dans ses souvenirs d’enfance, Thaïs a eu envie de revoir l’église de Senhor de Bonfim et d’aller manger une glace a Sorveteira Ribeira. L’église est célèbre principalement parce que la croyance populaire fait qu’en demandant l’aide de la plus grande divinité de cette église, Dieu pour les catholiques, Oxala pour les descendants des esclaves venus d’Afrique (bel exemple de syncrétisme), des guérisons miraculeuses arrivent. Cette croyance se manifeste par le port de la fita, bande de tissu que l’on doit nouer par 3 nœuds en faisant 3 vœux, sachant que la bande s’usera et finira par rompre quand les 3 vœux seront réalisés. Une étude a néanmoins montré que le matériel utilise aujourd’hui pour fabriquer les fitas est si résistant qu’il ne s’use que très peu et est donc assez déconnecté de la réalisation ou non des vœux… En tout cas, le commerce de la fita est resplendissant, les croyants et non croyants attachant les fitas sur les grilles de l’église, les faisant bénir pour le curé avant de faire les nœuds et les vœux. Sujet d’inspiration photographique pour Thaïs…

Une autre expression de cette croyance est la salle des ex voto, des représentations des mains des pieds, des têtes, ou simplement des témoignages ou des photos, sont accrochées au plafond ou tapissent les murs. Je me rappelle de mon étonnement la première fois que je suis venu dans cette salle. Toujours aussi impressionnant la ferveur des croyants ne diminuant pas.

Dernière particularité, les magnifiques céramiques bleutées qui ornent les 2 couloirs latéraux. Inspiration biblique garantie, y compris dans notre photo prise par Thaïs, sous les bons auspices de nos anges gardiens.

 A quelques kilomètres de là, à Ribeira, se trouve une sorbeterie célèbre, fondée en 1931. Excellentes glaces, que l’on déguste face au port. Magnifique et authentique…

Et bien sûr en soirée, fête au bord de la piscine, repas et feux d’artifice. Et des photos comme si on retenait les derniers moments de 2013 et marquaient les premiers de 2014. Que nous réserve cette nouvelle année ?

Enfin, un jour de soleil, nous partons donc à la plage de Barra. On repart plus colorés qu'en arrivant, la tendance virant au rouge dans les heures qui suivent. Mais au moins on a la marque du maillot… A signaler, un banc de petits poissons qui fait une tache noire à quelques mètres du bord. Des milliers. Merci aux appareils étanches...

L’après-midi, profitez de la fraicheur de la Caixa Cultural, Rue Gomes (la construction est magnifique, un ancien immeuble des jésuites), pour voir une exposition d’aquarelles de Salvador Dali sur le thème de la Divine Comédie de Dante. La descente aux enfers, le purgatoire et le paradis vus par le peintre de génie… A cette adresse vous trouverez un article sur cette exposition lors de son passage a Sao Paulo: http://falacultura.com/salvador-dali-divina-comedia/. Les reproductions sont belles mais le texte est en portugais. Quelques images attachées en plus...

Nous retournons au bistrot de Mistura Perfeita. Avec ce soir l’appareil photo… Quand nous arrivons, toutes tables sont occupées. Pas de problèmes, on nous installe une nouvelle table dans la rue… La qualité est au rendez-vous et l’atmosphère est vraiment très chaleureuse.

J’adore les rues pavées de Salvador. Les paves sont en granulite de Jequie, de magnifiques gneiss a texture linéaire, d’une couleur brune avec des lits clairs très étirés. Des roches de plus de 2,5 milliards d’années. Malheureusement, la plupart des artères de la ville sont macadamisées. On a bien eu le retour des tramways, peut etre un  jour verra t'on revenir les rues pavées ... Un patrimoine...

Nous avons décidé de rester avec Deo ce jour de Noël. Et, la magie de Noël opère. Deo est très en forme et participe à l’ouverture des cadeaux ! Et évoque ses souvenirs. Je ne détaillerai que le cadeau que Thaïs m’a offert : « un kit pour homme pour se sentir canadien ». Avec le maillot de l’équipe de football du Saskatchewan (les Rough Riders) et un agenda à leur effigie, une chemise canadienne, un porte clé avec la feuille d’érable, un marque page en forme de caribou, un chapeau-tient-chaud, un verre polaire (pour une boisson forte).

Quelques images de Salvador, ville qui mériterait bien plus qu’un stade de football neuf… L’église Nossa Senhora de Santana, un cinéma Paradisio (le PAX), la vue sur le Mercado modelo et un chef d'oeuvre en ruine…

Et pourtant, une restauration donne une lumiere unique...

Arrivée comme prévue à Salvador… Yara nous attend et nous rejoignons le centre. Et nous découvrons le nouveau stade de Fonte Nova, situe juste en face de l’appartement. La France y jouera le 21 juin contre la Suisse. Mais cette coupe du monde fait beaucoup parler. Le quartier sur un périmètre d’un kilomètre sera boucle les jours de match et seuls les bus FIFA auront accès aux routes. Et l’activité s’arrêtera dans la plupart des services… A qui profite cette coupe du monde ? Comparez l’architecture du stade avec les maisons situées sur la colline en face. Dommage que l’occasion de réhabiliter ces quartiers n’ait pas été saisie… Apparemment quelques travaux de rénovation sont en cours, en façade, mais les infrastructures sont toujours aussi délabrées. Et le métro ne fonctionne toujours pas… Il y a dans le centre-ville des maisons et des édifices d’une architecture à couper le souffle. Des hôtels dans lesquels la haute société s’affichait durant la première moitié du 20^ème siècle lors des carnavals, aujourd’hui murés. L’église Nossa Senhora de Santana où Thaïs fut baptisée, aujourd’hui murée… Salvador est une ville que j’adore et dont je souffre le délabrement…

Le plaisir d’être à Salvador est dans le plaisir de se retrouver.

Le plaisir d’être à Salvador est aussi dans la découverte d’un petit restaurant à quelques centaines de mètres de l’appartement, Mistura Perfeita (https://pt-br.facebook.com/pages/Mistura-perfeita/513039755404912), tenu par trois frères et leurs épouses et qui préparent des caipirinhas excellentes, des casquinhas de siri divines et des pasteis de bacalhau, siri et camarao hors concours. Et vous êtes accueillis comme des amis… Ne le répétez pas trop, sinon ce sera la foule et ça perdra ce caractère de simplicité que l’on ne trouve qu’à l’intérieur des terres.

Nous vous déconseillons de compter sur American Airlines pour avoir votre petit déjeuner et vous conseillons la crêpe bistrot sur la 57^th Avenue. La patronne est française, l’accueil est excellent et la crêpe est bonne (http://lacrepebistro.us/).

Vous gagnez ainsi quelques points pour l’épreuve suivante : « Le musée fantôme ». Etant férus de sciences et d’espaces modernes, vous accédez inévitablement sur cette page d’internet (http://www.miamisci.org/) vantant les mérites du musée des sciences de Miami. Mais quand vous arrivez devant vous notez que le musée ne ressemble pas vraiment à ce que vous aviez gardé comme image dans la tête. Normal, ce que vous avez vu sur internet est en cours de construction et ne sera terminé qu’en 2015 (c’est écrit en petit en bas à droite de l’image…). Pas trop grave car ce musée, même vieux, est situé dans un beau cadre et est intéressant car axé sur l’interactivité des expériences scientifiques. Et une exposition très intéressante au sujet de la discrimination raciale de l’American Anthropologist Association (http://www.aaanet.org/resources/A-Public-Education-Program.cfm). Quelques extraits : “Race is a recent human invention, Race is about culture, not biology, Race and racism are embedded in institutions and everyday life”. Une exposition dans laquelle les indiens, peuple natif, s’élève contre l’utilisation des symboles indiens en mascotte. Attention, le planétarium vous plonge dans le froid intersidéral, climatisation poussée pour vous mettre dans l’ambiance… A revisiter en 2015…

 Direction Miami Beach. La rue piétonne Lincoln, dans laquelle il faut se montrer et faire des achats, qui débouche au sud sur l’océan atlantique. La plage avec de gros rouleaux pour cause de vent fort… et une baignade rapide pour dire j’y étais…

 Retour à l’aéroport ou vous attend l’épreuve de « Partira, partira pas ». De loin la plus redoutable. Tout d’abord, vous arrivez 4 heures avant le décollage fort de l’épreuve « Onde esta ESTA ? » de la veille à l’aéroport de Saskatoon. Pour vous mettre dans l’ambiance, on vous refuse l’accès à un comptoir pour parler à une personne en chair et en os : un terminal d’enregistrement doit faire l’affaire. Apres avoir bataillé, et avoir harcelé une employée de American Airlines pour quelle vous assiste, vous réussissez a imprimer 2 cartes d’embarquement. Mais sans numéro de siège ! Vous poursuivez le harcèlement et on vous dit que les places vous seront attribuées au moment de l’embarquement. En bon cartésien, vous demandez pourquoi et on vous répond : « les places vous seront attribuées au moment de l’embarquement » (avec un sourire). Et si vous insistez, on vous répond : « les places vous seront attribuées au moment de l’embarquement » (sans le sourire). Fouille pour accéder au terminal de départ, puis tramway. Au comptoir du rebooking (longue queue dans laquelle vous apprenez que les histoires de ceux qui ont raté leur connexion, ceux qui sont bloqués depuis 2 jours suite à l’annulation d’un vol pour Rio… des tranches de vie…), on me dit que je dois attendre l’ouverture de l’embarquement car l’avion est surbooké, puis que nous sommes en liste d’attente (je suis numéro un, Thaïs numéro 10...). Et finalement, on nous appelle pour nous donner nos places. On marque donc quelques points à l’issue de cette épreuve (transformés en lasagne American Airways) et arrivons comme prévu a Salvador.

Vous pensez avoir déjà beaucoup voyagé, avoir statistiquement vécu vote compte de galères avec des visas périmés, autorisation de sortie oubliée et avions ratés pour causes diverses et variées. Vous arrivez donc confiant à l’embarquement pour Salvador, via Denver et Miami, avec votre fille et la personne au comptoir vous fait remarquer que le passeport de votre fille n’a pas de visa pour transiter par les Etats Unis. Un truc, nommé ESTA, qu’il vous faut remplir sur internet et qui est nécessaire même pour transiter par ce pays de la liberté. Et là, vous réalisez qu’elle a changé de passeport et que vous avez oublié de renouveler ce machin. Damned, vous exclamez vous, l’épreuve « Onde esta ESTA ? » ! Heureusement la dite fille est très réactive et dans la course sur internet, avec son téléphone particulièrement smart ce jour-là, elle obtient ce visa en moins de 15 minutes. Largement avant son père qui est ralenti par plusieurs murs de feux qu’il doit franchir avant d’atteindre le site ou le sésame peut être obtenu pour atteindre la station suivante ou d’autres épreuves l’attendent… A suivre. Dis autrement, pour Noel, vous pouvez acheter des jeux d’aventure pour vous prendre pour un héros ou être un héros en voyageant avec nous…